Quand nos lampadaires sont une menace Le ver luisant, discret, jalonne la nuit de son minuscule fanal. A Neuchâtel, il échappe à notre regard ébloui par l’éclairage anthropique. Il est pourtant bien présent… pour l’instant. Il est observé ponctuellement dans quelques jardins au cœur de la ville. Des espaces verts sans pesticides, de l’obscurité, un peu d’humidité et le voilà : un point naturellement lumineux apparait au cœur de la nuit. Les vers luisants souffrent de l'augmentation de la pollution lumineuse. Outre l'éclairage direct, le reflet sur le plafond nuageux a également un effet négatif ; la luminosité au-dessus de la ville est alors similaire à une nuit claire de pleine lune. La lumière interrompt leur activité nocturnes et rend plus difficile la perception des signaux bioluminescents. Les mâles fuient la lumière directe, les femelles qui se trouvent par hasard dans la lueur d'un lampadaire meurent donc généralement sans s'être accouplées, après avoir brillé au même endroit pendant environ deux semaines. Le succès de reproduction de l'espèce est donc directement impactée. Sensible à la lumière artificielle et à nos activités urbaines, le ver luisant nous guide vers les bonnes pratiques à mettre en place pour une cohabitation durable avec notre environnement, dont la santé influence directement la nôtre. Réduire la pollution lumineuse Un rapport d’information validé par le Conseil Général le 08.05.2022 valorise les expériences des communes fusionnées dans le domaine de l’éclairage et trace les lignes directrices pour éliminer la part de l’illumination superflue et ne conserver que la lumière nécessaire aux activités nocturnes afin de répondre aux quatre enjeux principaux : Réduire la pollution lumineuse Économiser l’énergie Diminuer l’impact sur la santé Assurer les activités nocturnes La démarche vise toutes les sources de lumières, sur l’éclairage public, le domaine communal ainsi que sur l’éclairage privé, industriel et commercial. La population est ainsi invitée à s'engager activement en faveur du ver luisant en éteignant toutes les lumières superflues dans les jardins, les maisons… pour laisser une place d’obscurité à ce poétique insecte. La Ville de Neuchâtel offre des conseils pour réduire la pollution lumineuse dans les espaces privés extérieurs sur sa page. Enfin, il est utile de rappeler qu'un jardin respectueux de la nature est également favorable aux vers luisants. Un jardin accueillant pour les limaces est aussi un jardin accueillant pour leurs prédateurs, les vers luisants. Pour cela, il est très important de renoncer à l'utilisation de produits anti-limaces. Les vers luisants ont besoin de bordures d'herbes et d'arbustes, des tas de branches ou de feuilles dans lesquelles ils peuvent se cacher et où ils trouvent un endroit approprié pour briller. En général, on peut dire que plus le jardin est proche de la nature, plus il convient comme habitat pour les vers luisants.! A la recherche des vers luisants Nos voisins sauvages Ville de Neuchâtel lance un appel à ses citoyens: signalez-nous vos observations de vers luisants! Les observations ainsi récoltées permettront de mieux connaître la répartition de cette espèce dans l'espace des communes fusionnées. Plus d’informations : Page de la ville de Neuchâtel: Réduction de la pollution lumineuse Informations: Problématique de la pollution lumineuse Participez: Annoncez vos observations de vers luisants ! Conseils pour un jardin favorable à la faune