Les heures sombres du jour Plus de la moitié des espèces animales sont actives au crépuscule ou la nuit. Comme nous, les humains, sommes principalement actifs le jour, une partie fascinante de la biodiversité nous échappe ainsi. La nuit, bon nombre de mammifères, insectes ou oiseaux attendent l’obscurité pour se nourrir, se déplacer, marquer leur territoire ou chercher un partenaire. C'est souvent par hasard que nous apercevons une fouine au détour du chemin ou un renard dans la lumière des phares. Mais il reste difficile, pour les scientifiques, de brosser le tableau d’ensemble des populations de mammifères et de leurs déplacements dans l’espace urbain. C'est là que ce projet de sciences participatives entre en jeu. Grâce vos observations, il sera possible de mieux connaître l'utilisation spatiale des animaux nocturnes en ville de Neuchâtel. De plus, les nouvelles mesures d’extinction nocturne auront sans doute un impact sur le comportement des animaux, en élargissant leur aire de circulation. C'est ces changements que nous aimerions documenter. Une faune active, de jour comme de nuit Au cours de l’évolution, la faune nocturne s’est appropriée la nuit en développant des facultés particulières. Citons par exemple l’écholocation des chauves-souris ou encore les cellules réfléchissantes (le tapetum lucidum) dont dispose l’œil des félins pour favoriser une bonne vision nocturne. Ces adaptations permettent à la faune nocturne d'éviter une concurrence avec la faune diurne, occupant ainsi une niche écologique séparée dans le temps. Les animaux nocturnes peuvent donc plus facilement trouver de la nourriture, des sites de repos, de reproduction, etc., que si elles étaient actives de jour. En outre, l’obscurité est un bon camouflage qui permet d’être plus à l’abri de certains prédateurs ou des dérangements occasionnés par les humains. Les animaux sont dits nocturnes s’ils sont actifs la nuit, au contraire des espèces diurnes, actives de jour. Les animaux strictement nocturnes n’ont absolument aucune activité durant le jour et se mettent généralement à l’abri pour se reposer, p.ex. les chauves-souris. Les animaux crépusculaires sont surtout actifs à la tombée du jour et juste avant le lever du soleil. Quand la lumière nuit Toutefois, la lumière nocturne vient bouleverser l'équilibre naturel, rendant les adaptations spécifiques de la faune nocturne moins efficaces ou les animaux de proies plus vulnérables à la prédation. Chez d’autres espèces, la lumière fragmente l’habitat « sombre », agissant comme une barrière infranchissable. Certaines espèces diurnes aient changé leur comportement pour s'adapter. Le chevreuil normalement diurne est ainsi devenu nocturne pour s’éloigner des activités humaines, ils évitent alors les zones éclairées car celles-ci sont associées à l’homme « chasseur ». Dans les zones de tranquillité de la faune, sans dérangement par l'homme, le comportement naturel est rétabli. Si une influence négative est connue sur de nombreuses espèces de chauves-souris, des effets comparables sur les mammifères terrestres sont supposés, mais pas démontrés. On sait cependant que plusieurs espèces ou groupes d’espèces de mammifères à activité nocturne ont un comportement luminophobe (c’est-à-dire évitant les sources de lumière), comme par exemple le hérisson ou encore les gliridés (loir, lérot et muscardin). Retrouvez plus d'informations sur notre page dédiée au sujet. Comment lutter contre la pollution lumineuse chez soi? Il est possible de lutter contre la pollution lumineuse dans sa maison et son jardin par quelques gestes simples : • Fermer les volets, les stores ou les rideaux la nuit • Éteindre systématiquement les lumières inutiles • Supprimer les éclairages non essentiels à l’extérieur (éclairages décoratifs notamment) ou installer au minimum des minuteurs ou des détecteurs de mouvements • Orienter les éclairages extérieurs vers le bas • Privilégier les éclairages aux couleurs chaudes plutôt que ceux aux tons bleu-blanc, plus nocifs pour la faune; éviter également les éclairages clignotants. Toute autre mesure visant à faire diminuer le nombre de sources lumineuses, la puissance et à limiter la propagation de la lumière devrait également être mise en œuvre. (source: WWF Pandamobile) Safari nocturne: signalez vos observations! Nos voisins sauvages lance un appel aux citoyens: signalez-nous vos observations nocturnes! Vous n'êtes pas sûr/e de l'identité de l'animal vu? N'hésitez pas à nous transmettre vos photos ou vidéos prises sur le vif. Même avec une résolution limite, la détermination de l'espèce est souvent possible. En cas de doute, nous pouvons ainsi vous aider à reconnaître l'animal. Signalez nous également les traces et indices laissés par les animaux de la nuit, comme par exemple des excréments laissés sur la terrasse par une fouine ou, durant la chaude saison, par un hérisson. Enfin, les traces dans la neige témoignent des activités nocturnes de nos voisins sauvages. Vous trouverez ici la méthode pour documenter une empreinte ainsi les photos nous permettront d'identifier l'animal en question. Si vous en avez la possibilité, n'hésitez pas à placer un piège-photo dans votre jardin ou dans celui de vos voisins. Grâce aussi à la localisation et à l’heure de l’observation qui peuvent être annoncées, on pourra se rendre compte de l’évolution des comportements de la faune urbaine et de leurs déplacements. Plus d’informations : Page de la ville de Neuchâtel: Réduction de la pollution lumineuse Informations: La pollution lumineuse et son influence sur la faune Magazine OFEV, Environnement 3/22: Retrouver la nuit WWF Pandamobile, cahier pédagogique: Qui se réveille quand je sommeille? ARTE Découverte, documentaire: Quand la pollution lumineuse occulte la nuit RTS La 1ère, Prise de terre, interview de Nos voisins sauvages sur le projet A qui profite la nuit?